Patrick Tissier : le parcours sombre d’un criminel notoire

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Dans l’histoire de la criminalité française, Patrick Tissier est un nom qui suscite à la fois fascination et répulsion. Cet homme, surnommé par les médias “le tueur au visage d’ange”, a marqué les esprits par la violence de ses actes et la complexité de son profil psychologique. Dans cet article, nous vous proposons de revenir sur la vie mouvementée de ce meurtrier et violeur multirécidiviste.

Une enfance difficile

Né en 1964 dans une famille modeste, Patrick Tissier grandit dans un environnement instable et violent. En effet, il est victime de mauvais traitements de la part de sa mère, une femme dépressive et toxicomane. Son père, absent, ne joue aucun rôle dans son éducation.

C’est sans surprise que Patrick Tissier s’engage rapidement dans la délinquance. Il commence par commettre des vols et des cambriolages pour financer sa consommation de drogues. À cette époque, il fréquente également des prostituées et se montre particulièrement violent avec elles.

Des premières agressions sexuelles aux viols

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À partir de 1980, Patrick Tissier passe à des actes plus graves : il perpètre plusieurs agressions sexuelles sur des femmes rencontrées au hasard de ses errances nocturnes. Le mode opératoire est souvent similaire : il aborde ses victimes dans des lieux isolés, les menace avec une arme et abuse d’elles.

Ces agressions sexuelles se transforment rapidement en viols. Patrick Tissier est finalement arrêté en 1983, après avoir violé une jeune femme de 18 ans. Il est condamné à six ans de prison pour ce crime, mais il est libéré au bout de trois années pour bonne conduite.

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Le passage à l’acte : les meurtres

La sortie de prison de Patrick Tissier marque un tournant sinistre dans sa vie. Non seulement il ne renonce pas à la violence, mais il passe même à des actes encore plus répréhensibles. En effet, il commet son premier meurtre en 1986, quelques mois seulement après sa libération.

  1. Le meurtre de Danielle : En juin 1986, Patrick Tissier rencontre Danielle, une jeune femme de 22 ans, dans un bar. Ils passent la soirée ensemble avant que Tissier ne décide de la ramener chez elle. Sur le trajet, il la viole puis l’étrangle avec une ceinture. Son corps est retrouvé quelques jours plus tard.
  2. Le meurtre de Carole : Quelques mois plus tard, en octobre 1986, Patrick Tissier fait la connaissance de Carole, une autre jeune femme âgée de 23 ans. Ils passent également la nuit ensemble, et le lendemain matin, Tissier la convainc de le laisser conduire sa voiture. Là encore, il profite de l’occasion pour la violer puis la tuer en lui brisant le crâne avec une pierre.

Les autres victimes

Patrick Tissier ne s’arrête pas là. Entre 1987 et 1990, il commet plusieurs autres meurtres, toujours selon un mode opératoire similaire : des jeunes femmes qu’il rencontre dans des bars, qu’il viole puis tue avec une extrême violence. C’est ainsi que disparaissent successivement Sylvie, Isabelle, Valérie et Nathalie, qui seront toutes retrouvées assassinées.

La traque policière

Face à cette série de meurtres et aux éléments troublants qui les relient, la police met tout en œuvre pour identifier et arrêter le coupable. Les enquêteurs sont rapidement convaincus qu’un seul homme est à l’origine de ces crimes. Ils parviennent finalement à remonter jusqu’à Patrick Tissier grâce à un témoignage capital : celui d’une femme qui a réussi à échapper à son agresseur après avoir été violée.

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L’arrestation

Arrêté en novembre 1990, Patrick Tissier reconnaît immédiatement sa culpabilité et avoue être l’auteur des nombreux viols et meurtres qui lui sont reprochés. Il explique ses actes par une haine viscérale des femmes, dont il dit vouloir se venger pour les souffrances subies durant son enfance.

Le jugement et la condamnation

jugement de patrick tissier

Jugé en 1993, Patrick Tissier est reconnu coupable de tous les faits qui lui sont reprochés et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Actuellement détenu dans une prison française, il purge sa peine sans avoir manifesté de regrets ni d’empathie pour ses victimes.

L’affaire en vidéo

Questions – réponses

Qui est Patrick Tissier ?

Patrick Tissier est un tueur en série et un violeur en série français, né le 24 août 1952 à Bourges. Il a été surnommé l’« Ogre de Perpignan » en raison de ses crimes commis dans cette ville.

Quelle était la vie de Patrick Tissier avant ses crimes ?

Dans son enfance, Patrick grandit dans un contexte familial difficile, au milieu de cinq frères et sœurs, dont il est le benjamin, avec des parents violents. Il a fait un apprentissage d’électricien.

Quels sont les crimes qui ont conduit Patrick Tissier en prison ?

Le 1er mai 1971, Patrick Tissier tue par strangulation Marie-Françoise Pinson, une jeune apprentie coiffeuse de 16 ans, à Bourges. Il est arrêté et condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Quels sont les crimes commis par Patrick Tissier après sa sortie de prison ?

Le 22 décembre 1982, à Toulouse, Patrick Tissier viole une secrétaire. Il part en cavale et commet de nombreux vols afin d’assurer sa fuite. En 1993, à Perpignan, il tue sa voisine de palier Concetta Lemma, la ligote et l’enveloppe dans un rideau de douche, avant de cacher son corps dans le tunnel souterrain des « Coves » à Canohès. Il agresse également une amie, Marie-Josée Gauze, qu’il tente d’étrangler avec un foulard avant de la violer. Le 13 septembre 1993, il enlève, viole et tue Karine Volckaert, une fillette de 8 ans, avant de jeter son corps dans un puits.

Quelle a été la réaction de la justice face aux crimes de Patrick Tissier ?

Le 30 janvier 1998, Patrick Tissier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Il ne pourra pas être libéré avant septembre 2023.

Quelles ont été les conséquences médiatiques et politiques des crimes de Patrick Tissier ?

L’arrestation de Patrick Tissier ainsi que son placement en prison ont provoqué un impact médiatique sur la récidive et créé une polémique sur la création d’une peine de réclusion criminelle à perpétuité « réelle ». En réponse à ces crimes, Pierre Méhaignerie, alors ministre de la Justice, a proposé une loi dite de « perpétuité incompressible » qui permet à la Cour d’exclure la libération anticipée

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